Histoire de Vouécourt

 

 

La toponymie de Vouécourt est formée de deux noms : WUE : le gué, d’origine germanique, suivi de CORTEM : le domaine. Vouécourt est donc le domaine du gué, endroit où la rivière, la Marne, est large et peu profonde, donc aisément franchissable à pieds secs en été ou à cheval. Selon les époques, le nom du village prendra différentes orthographes, parmi lesquelles WAECURT, VEECURIA, VEHECORT, WOUECOURT VOECOR.

 

Outre le village, la commune compte également deux écarts qui servirent de maladrerie à savoir: Grandvaux qui était jadis une maison de l’ordre de Saint-Antoine et le Heu qui fut un couvent puis une ferme appartenant à l’hôpital de Chaumont. L’histoire du village est également liée à celle de la forêt du Heu dont le nom est probablement lié à une ancienne pratique de chasse : le « huage », corvée féodale due au seigneur par les habitants contraints de « huer les bêtes Fauves et Noires» traquées par le seigneur. Selon une légende, cette forêt aurait également été donnée aux habitants par Blanche de Castille mère de Saint-Louis, mais le Comté de Champagne auquel appartenait Vouécourt, n’étant revenu à la couronne de France que plus tard, il s’agirait plutôt de Blanche de Navarre, comtesse de Champagne

 

Toujours est-il que ce massif quasi impénétrable n’était exploité que sur ses bordures pour le bois de chauffage et de construction. Il ne prendra une valeur marchande que bien plus tard et suscitera alors diverses convoitises. Ainsi, Gérard, sergent général du bailliage de Chaumont tenta t-il vers 1390 de saisir cette forêt communale, arguant de sa proximité avec la forêt royale du Val de Rognon. Les habitants devront se défendre et prouver que la forêt est à eux. Le 19 août 1397, une sentence rendue par le lieutenant général du bailliage de Chaumont, rend “bois, rivières, lavières aux habitants et à l’église”. L’administration forestière fera plusieurs autres tentatives en 1446 et 1455, auxquelles les habitants opposeront la charte de 1397. En 1537, le seigneur de Boiron, seigneur en partie de Vouécourt, se voit, lui aussi, débouté. Le dernier procès sera intenté en 1829 par les héritiers de la marquise de Béthune, dernière dame de Vignory.

 

 

Aujourd’hui, la forêt compte 612 hectares. L’aspect actuel du village est dû, pour une grande part, aux modifications du XIXe siècle, époque à laquelle furent entrepris d’importants travaux. Il en est ainsi de la Mairie construite en 1838, de l’horloge de l’Église avec ses cloches extérieures, des ponts et de la Côte Neuve permettant un accès plus facile au plateau. L’aspect général du village s’est également transformé vers 1880 lors de la construction du canal qui le traverse.